Septembre 2002
Article complet
Après un quart de siècle de carrière, JBM a rencontré Kent pour
une longue interview. Comme à son habitude, le Lyonnais s'y
livre sans éluder aucune question, revenant avec plaisir sur
ses débuts avec Starshooter jusqu'à son remarquable dernier
album en date, 'Cyclone'. L'homme est comme ça, direct et franc
du collier, et son regard sans concessions sur le métier apporte
une bouffée d'air pur rafraîchissante à l'heure du 'politiquement
correct'. Kent détonne et n'en fait qu'à sa tête : tant mieux, c'est
comme ça qu'on l'aime ! Mais revenons avec force détails sur
vingt cinq années de carrière et de rencontres...
-Jukebox Magazine : ta première incursion discographique remonte
à 1977 et le premier single de Starshooter, mais tu avais
auparavant maquetté quelques titres avant d'être signé. Te
souviens-tu de ces premières séances studio ?
-Kent : Tout à fait, c'était aux studios KCBE-SODER, un studio
2 pistes, mono. On a dû enregistrer 4 ou 5 titres dont 'Made In
Factory', première version de 'Inoxydable' en anglais, enfin
en yaourt... Tous les titres étaient chantés dans ce sabir.
C'est aussi ridicule que des mauvais textes français mais
c'est compter sur l'ignorance de ceux qui écoutent. L'important
était la sonorité, le message... y'en n'avait pas. Lorsque Pathé
s'est intéressé à nous et nous a payé de nouvelles maquettes,
on s'est dit qu'il était temps de chanter des choses
compréhensibles. En tant que chanteur du groupe, j'ai été
désigné d'office pour les textes. Mais les autres les lisaient
avant usage et avaient leur mot à dire. Y'a jamais eu d'histoires
entre nous à ce sujet. Ces nouvelles maquettes ont d'abord été
enregistrées en 16 pistes chez Piazzano, aux studios JBP rue
Royale. Mais le son était si médiocre qu'on les a refaites au
Studio de Milan, le studio de Gérard Manset. Michel Zacha
nous a été présenté à cette occasion par Michel Constantin
comme notre éventuel producteur artistique. On ignorait qu'il
nous en fallait un. Zacha était un fan invétéré des Beatles. On
lui a joué 'Get Baque'. Il a tout de suite compris ce que cela
signifiait. On s'est immédiatement entendu.
-Pourquoi avoir réenregistré 'Quelle Crise Baby', face B du
premier single, pour l'album ?
-Pour une histoire d'homogénéité sonore avec les autres titres
de l'album. Le premier 45 tours avait été enregistré avec des
mauvaises guitares et des mauvais amplis. On avait du
nouveau matos qui sonnait mieux.
-Ce premier album contient nombre de classiques, mais aussi
'Collector', l'histoire de ce type qui économise l'argent de ses
repas pour acheter des disques. Est-ce du vécu ?
-J'ai été collectionneur de vinyls, de BD, de canettes, de
rhinocéros... Quand j'ai déménagé pour Paris, j'ai été effaré
par la quantité de cartons que mes collections nécessitaient.
J'ai pris peur. J'ai trouvé tout ça trop lourd aux sens propre et
figuré. Comme une montgolfière dont on largue les amarres
pour qu'elle puisse s'envoler, je me suis débarrassé de la
quasi totalité de mes collections. J'ai gardé quelques BD,
quelques disques clés. Notamment 'Cosmo's Factory' des
Creedence, 'Fun House' des Stooges... Ils furent mes
premiers électrochocs durables. Ils m'ont donné l'envie de
faire du rock. J'ai eu mon premier pick-up en 1969, à 12 ans.
J'ai acheté des 45 tours tout d'abord, des trucs de hit-parade
&endash;des Johnny bien sûr !-, mais pas beaucoup.
Je n'avais pas tellement d'argent de poche.
-Quels furent les premiers concerts auxquels tu as assisté ?
-Mon premier concert fût celui des Pink Floyd au Palais de
Sports de Lyon en 1970 ou 1971. J'étais ravi et mal à l'aise à
la fois. Je me sentais puceau. Après il y eut Amon Düül,
Van der Graaf Generator, Rory Gallagher à la Bourse du
Travail... Et puis Roxy Music et le premier concert de
Dr. Feelgood à Lyon. On était trente dans la Bourse ! Wilko
Johnson et Lee Brilleaux m'ont foutu une claque comme je
n'en avais jamais eu en concert. Une simplicité et une classe
à la portée de mes finances, si loin du rock ampoulé qui
triomphait partout à ce moment-là. J'ai écrit 'Inoxydable' le
soir &endash;même en rentrant chez moi.
-Avant 'Inoxydable', quels morceaux jouais-tu ?
-C'est vrai que c'est la première chanson vraiment personnelle
que j'ai écrite. Avant ça, je faisais des imitations, je me
prenais pour d'autres. Starshooter, en fait, était un
sous-groupe au départ. On se cherchait un répertoire origina
l
dans le genre rock progressif sous le nom de Protostega
Cryptocléidus (!) et pour nous détendre on avait Starshooter et
ses reprises de rock à jouer dans les boums et les fêtes de
lycée. On reprenait 'Caroline' de Status Quo, 'Oh Les Filles'
d'Au Bonheur Des Dames, 'Its Only Rock'n'Roll' des Stones
dans une version hyper speed, des titres de Roxy Music, de
David Bowie ('Ziggy Stardust')... On glissait quelques titres à
nous dans cette veine. Après le 'triomphe' de Starshooter à la
fête du lycée Saint-Exupéry en 1975, on a laissé tomber
l'expérimentation pour ne faire que du rock pur et dur.
-Comment est venue l'idée de reprendre 'Le Poinçonneur Des
Lilas' sur le premier album ?
-L'idée de cette reprise était que la chanson était tellement loin
de notre univers que c'était un vrai challenge de se l'accaparer.
Le texte plaisait à tous et Gainsbourg aussi. Si on réussissait
notre coup, ça risquait de devenir une vraie curiosité. Ce fût le
cas. En chanson française, j'écoutais principalement Gainsbourg.
Il y avait aussi Dutronc, Nino Ferrer, un peu Polnareff et
Christophe, à l'époque des albums 'Les Paradis Perdus' et
'Les Mots Bleus'.
-Quelle histoire se cache derrière la mention 'Get Baque' barrée
sur la pochette de l'album ? Peux-tu revenir sur le scandale
provoqué par ce titre, sorti peu auparavant comme votre
deuxième single ?
-Au moment de la réalisation de la pochette, on savait déjà
qu'on ne pourrait mettre le titre dans l'album. C'était une
manière de marquer le coup. Pathé distribuait les Beatles.
On avait fait 'Get Baque' sans l'autorisation que les Beatles
ne nous auraient jamais donné de toute façon, mais avec
la complicité de Philippe Constantin, directeur des éditions
de la maison à l'époque. Mais Pathé a pris peur et le 45 tours
a été retiré du marché auparavant.
-Quelques temps plus tard sort la compilation 'Le Rock D'Ici
A L'Olympia' avec une excellente version de '35 Tonnes'.
Pourquoi n'y a-t'il jamais eu d'album live de Starshooter ?
Parle-nous aussi de la reprise de 'Sweet Jane'.
-Je regrette qu'il n'y ait aucun live de Starshooter. Et il n'existe
aucun enregistrement de concert correct, digne de ce nom,
du moins à ma connaissance, hormis ce fameux soir à l'Olympia.
Tout le concert a été enregistré et il ne tient qu'à EMI de
ressortir les bandes et les faire mixer. Je suis certain que
Michel Zacha serait partant pour ça. Et moi aussi ! 'Hygiène',
qui figure sur la compil' 'Skydog Commando', a été enregistré à
Paris par Marc Zermati dans un petit studio 8 pistes. Bien
évidemment, nous n'avions pas le droit de le faire à cause du
contrat avec Pathé, d'ou le pseudo les Scooters !
-Pour le deuxième album, 'Mode', on note la signature
étonnante d'Etienne Roda-Gil pour le titre 'Loukoum Scandale'.
Comment s'est passée cette rencontre ?
-Roda-Gil a craqué sur nous dès qu'il nous a entendu. A cette
époque (1979), il bossait sur '36', un opéra sur le Front Populaire.
Il nous avait demandé de mettre en musique un des ses textes
qui mettait en scène des anarchistes, 'Dum-Dum, Blum-Blum'.
Mais Jean-Claude Petit, le compositeur de l'oeuvre, n'a pas
apprécié du tout qu'il fasse appel à nous. Il nous a viré du projet.
Mais la chanson avait été enregistrée, on aimait beaucoup la
musique et on voulait la garder pour l'album. Simplement, en ce
temps-là, j'étais incapable d'écrire un nouveau texte sur une
musique déjà exploitée. Roda-Gil a proposé d'en écrire un
autre. Ce fût 'Loukoum Scandale'.
-Comment la regrettée Marie Girard en en est venue à jouer
sur 'Starlette' ? Starhooter côtoyait-il d'autres groupes
lyonnais à cette époque ?
-Marie débarquait de New York où elle s'était faite virer des
sessions de l'album des Garçons. Elle n'était plus à la hauteur
de leur virage 100% disco. On trouvait ça dur, alors on lui a
demandé de faire la batterie sur cette chanson, un slow léger.
C'est ce qu'on appelle de la solidarité. Marie était une grande
amie que je connaissais depuis le Lycée... Au sujet des autres
groupes lyonnais, oui, on se côtoyait. Le monde musical
lyonnais n'était pas si large qu'on puisse s'éviter ! Avec Electric
Callas, c'était amour et haine. On partageait des locaux de
répétitions, on se prêtait du matos, mais la concurrence était
sévère car il n'y avait pas beaucoup de plans pour jouer et pour
se faire signer. Cétait au premier arrivé. On se foutait sans
arrêt sur la gueule verbalement. Faut dire que Jangil était
un cas !
-Dans 'Ma Vie C'Est Du Cinéma', tu fais référence à Eddie
Cochran. L'appréciais-tu ? Tu étais énervé alors par les bacs
des disquaires remplis d'artistes décédés...
-J'avais découvert Cochran et Gene Vincent quelques années
auparavant. J'ai aimé leurs disques, le son des chansons et
des guitares, crade chez Cochran et clean chez Vincent. Je
ne reproche pas le fait qu'on puisse continuer à se procurer
les disques anciens. Je reste agacé par la place accordée à
une nostalgie sélective en musique. Ce n'est pas Ferré qui
encombre les bacs et les ondes, ce sont ce que l'industrie
du disque et les radios à la con appellent les 'Golds'. Des
chansons, des artistes tellement rabâchés qu'ils sont vidés
de leur sens. C'est pratique, ça évite de faire l'effort de
découvrir des nouveaux ou des anciens disques inconnus.
On n'écoute plus de la musique, on l'entend !
-Figure également sur ce deuxième album 'Congas Et
Maracas', un de tes titres fétiches que tu joues toujours tandis
qu'une version de 'Gabrielle' va rester très longtemps dans
les tiroirs de Pathé...
Les rythmes africains étaient ce que je trouvais de plus
excitant en dehors du rock, bien plus riches même. Le côté
hypnotique des thèmes, trois notes en boucle et des ch¦urs
scandés, ça me plaît toujours. 'Les Petits Métiers' (titre figurant
sur 'Cyclone' NDR) et 'Congas Et Maracas', même combat.
C'est la recherche de la transe. 'Congas Et Maracas' est une
chanson fétiche car elle m'est venue aussi facilement qu'elle
est aisée à jouer : la musique durant un footing au Parc de la
Tête d'Or, les mots une heure après sur une serviette en
papier dans un bar. J'étais en ligne directe avec l'inspiration.
Au sujet de 'Gabrielle', on aimait cette chanson mais je ne
trouve pas que notre reprise était réjouissante. Surtout après
notre 'PoinçonneurDes Lilas'. Elle n'apportait rien.
-En 1980 sort l'album 'Chez Les Autres' avec le classique
'Louis Louis Louis' qui parle d'un thème, l'aviation, que tu vas
revisiter à plusieurs reprises. Une autre chanson, 'Génération
Supersonique' est également enregistrée mais n'est pas
retenue pour l'album...
-J'ai très peu fait de maquettes d'avions quand j'étais môme,
et l'avion était un moyen de transport tout à fait inaccessible
pour les finances de ma famille. Il était donc un fantasme de
voyage. Le week-end, j'allais parfois avec mes parents à
l'aéroport de Bron pour voir décoller et atterrir les avions.
J'ai passé mon baptême de l'air à 16 ans, en Allemagne,
dans un bi-plan de 1920, la tête à l'air et le coeur aux lèvres
dans les piqués. Un grand moment ! Voilà, tout cela a dû jouer
dans mon petit inconscient sur ma fascination pour l'aviation.
Mais une fascination gentille. J'aime le mot 'avion', j'aime le
ciel, j'aime les audaces des pionniers de l'aviation et
l'esthétique des appareils à hélices. Mais ce n'est pas une
passion dans le sens où je ne lui consacre pas une grande
partie de ma vie. Sur le moment, 'Génération Supersonique'
ne nous paraissait pas satisfaisante. Avec le recul, je la trouve
intéressante. Peut être aurait-il fallu qu'on s'y attarde un peu.
-Comment Starshooter a rencontré Kiki Picasso, auteur de
la superbe pochette ? Et qui a eu l'idée du sac et du célèbre
slogan 'Le nouveau Starshooter est dans un sac' ?
-En prenant rendez-vous ! On aimait beaucoup son travail au
sein de l'équipe Bazooka, et après. On lui a d'abord fait faire
la pochette du 45 tours 'Toi, Moi, Nous' pour voir comment il
s'en sortirait avec notre univers. Parce qu'il était quand même
franchement déjanté ! On n'avait pas trop envie de se retrouve
avec des dessins d'appareils orthopédiques ou d'accidentés
de la route ! De son côté, il voulait sortir de son ghetto 'arty'
et nous étions pour lui une bonne aubaine. Il a également
réalisé la vidéo de 'Sale Coup' que je n'ai vue qu'une fois.
Le sac, c'est l'idée de Kiki. Je ne sais pas comment ça lui est
venu, mais en tout cas c'est une vraie idée très forte.
-Après leur frilosité concernant 'Get Baque', Pathé manque
le coche en ne sortant que très tardivement le simple
'Machine A Laver'... Est-ce une des raisons qui a poussé
Starshooter à aller voir ailleurs ?
-Bien sûr que cette situation nous a donné l'envie de nous
casser de la boîte. Les propositions de Pathé étaient dérisoires
par rapport à celles de Virgin ou de CBS. Mais on ne savait pas
encore que l'argent ne fait pas le bonheur. La décision entre
Virgin et CBS s'est faite presque à pile ou face. Il y a eu une
opération de séduction féroce de la part d'Alain Lévy. Il a bien
réussi son coup. C'était un bonhomme très intéressant, un
peu frappé et véritablement admiratif vis à vis des artistes.
Quand il croyait en quelqu'un, il osait prendre des risques
insensés. On avait en tête ce qu'il avait fait pour Trust envers
et contre tous. On souhaitait qu'il nous arrive la même aubaine.
-Les premiers enregistrements CBS sont l'excellent single
'Quel Bel Avenir' couplé à 'Méfie-Toi Des Avions'. Pourtant
il s'agit d'un échec relatif en termes de ventes. La face B
aurait semblé être un meilleur choix...
-C'est drôle, je ne me souviens pas qu'il fut question d'échec
à ce sujet. Les groupes de rock français de l'époque vendaient
peu de 45 tours. Ce format était une carte de visite. C'est
encore le cas souvent, notamment en ce qui me concerne !
Ce 45 tours était un test de travail avec Mick Glossop.
On n'avait pas en tête de face A ou de face B. D'ailleurs,
Patrice Blanc-Francard passait indifféremment l'une ou l'autre
chanson sur France-Inter.
-L'ultime album qui suit, l'impeccable 'Pas Fatigué' est un
véritable OVNI : nouveau son, nouveaux textes, nouveau
producteur... Comment Starshooter en est arrivé là ?
-On avait choisi Glossop pour son travail avec les Ruts et
surtout les Skids. Comme nous voulions un changement
dans notre son, nous l'avons laissé faire à sa manière le
travail d'approche des titres du single. Nous avons suivi
scrupuleusement ses conseils et on a aimé le résultat.
En discutant avec lui, nous avons ébauché une approche
de l'album à venir. On voulait sortir de nos sentiers battus.
On a refait toutes les musiques des chansons qui nous
semblaient trop convenues. Souvent ce fut carrément de
l'impro en studio avec lui. Il était venu en pré-production
dans un studio de Villefranche où l'on maquettait.
On a énormément répété avec lui. Je pense qu'on aurait
pas pu faire cela avec Zacha car nous nous connaissions trop.
Il est très difficile de repousser les limites de quelqu'un que
tu connais. On se serait défilé en discussion et en pirouette.
Je crois d'ailleurs qu'on parle mal anglais a servi à notre
discipline. On pouvait pas parler, il n'y avait qu'à faire de la
musique ! Quant à la teneur des textes, elle est due à
l'expérience de l'âge, aux coups qu'on se prenait sur le moral
et non à un changement de méthode de travail.
-Malgré un marketing sans précédent, l'album et la tournée
1982 n'ont pas véritablement fonctionnés. Avec le recul,
comment l'explique-tu ?
-C'était une époque en France où le public rock était encore
méfiant par rapport au marketing, rétif à la pub. On a cru que
les sirènes de la communication rempliraient nos salles et
feraient acheter nos disques. On n'en voyait pas les
conséquences humaines à long terme. Paradoxalement,
je vois cet échec d'un bon ¦il aujourd'hui et je regrette que
les choses aient changées. Désormais le panurgisme du public
est acquis et ça m'attriste. La communication est plus forte que
le libre arbitre.
-Starshooter décide alors un break qui va s'avérer définitif
après une dernière tournée des casernes en Allemagne fin 1982
. Quels souvenirs gardes-tu de cette période ?
-J'ai deux souvenirs pittoresques de la tournée. Un soir, la scène
était les plates-formes de camions militaires côte à côte garés
dans un hangar dont le fond était recouvert d'une immense bâche
de camouflage. Un décor que n'aurait pas renié les Clash !
Un autre soir, on est sorti boire des coups avec les filles des
officiers qui s'ennuyaient à mourir dans leur ville de garnison.
C'est la seule virée conviviale qu'on ait eu pendant ces dates.
Je ne savais pas encore quand j'allais prendre la décision
d'arrêter le groupe mais c'était latent. Ce fut évidemment
difficile à vivre mais, comme souvent dans une rupture,
j'en ai tiré un immense soulagement.
-Entre-Temps tu pars alors en Afrique, refusant notamment la
première partie des Rolling Stones à Lyon. N'as-tu jamais
regretté cette décision ?
-Sur le moment, je n'ai pas regretté ma décision. On était
fatigué, à bout de nerfs. J'allais grimper dans un avion pour
un voyage en Afrique en solitaire dont je rêvais depuis ma
première lecture de 'Tintin au Congo'. Je me demandais même
si j'allais revenir. Les Stones me paraissaient dérisoires.
Rétrospectivement, je peux toujours penser que ça valait le coup
de faire leur première partie, mais c'est faire abstraction de mon
état mental qui me poussait vers la crise de nerfs.
-Pour clore le chapitre Starshooter, existe-t'il des
enregistrements studios inédits ?
-Il n'y a aucune trace des reprises que l'on faisait sur scène,
comme 'Une Fille Sauvage', 'Eddie Sois Con', '37e Etage' ou
'Qu'Est-ce Qu'Il Faut Faire ?' Il y a par contre les
enregistrements réalisés à Villefranche avant l'album
'Pas Fatigué', avec des chansons totalement inédites,
'Affichage Sauvage', 'Haut Et Bas' et 'Les Bêliers', et des
versions totalement différentes d'autres titres. J'ignore
qui possède les masters aujourd'hui. Est-ce CBS/Sony ?
Est-ce l'ancien proprio du studio de Villefranche ?
Dans ce cas, je ferais des pieds et des mains pour les récupérer.
Christophe Simplex